Histoire

Le nom occidental donné à l’archipel est celui d’une femme, la mar­quise de Mendoza, épouse d’un vice-roi du Pérou qui commanda l’expédition espagnole de 1595, menée par Mendana en quête de richesses cachées, comme de l’or ou des épices. Mais le véritable nom de l’archipel, c’est HENUA ENANA ce qui signifie «Terre des Hommes».

Faute de posséder les richesses convoitées, les Marquises sont oubliées pen­dant plus de 200 ans jusqu’à l’arrivée du célèbre navigateur anglais James Cook à Tahuata en 1774 et celle d’Etienne Marchand à Ua Pou en juin 1791. Puis ce sont les baleiniers et les santaliers qui défilent au pied des versants abrupts des Marquises. Ils convoitent le bois, l’huile de cachalot mais aussi le santal et dans cette immensité du Pacifique, une escale est salutaire. Mais l’arrivée de ces marins, avec son cortège de maladies mortelles comme la variole ou la tuberculose, décime une population saine et sans défense qui passe de 80 000 âmes au début du XIXe siècle à 2200 en 1925. Même Stevenson dans ses écrits Les «Mers du Sud» s’étonne de «“ces îles qui sentent la mort».

Aux îles Marquises, la croix précéda le drapeau. Mais la première colonisa­tion religieuse, antérieure à l’arrivée des navigateurs du XIXe siècle, échoua. Quand les drapeaux furent hissés, le travail d’évangélisation des missionnaires recommença. Il y eut l’époque où la religion locale fut en compétition avec le christianisme, l’époque où le code Dordillon imposa la pudique robe Mission et où furent interdits autant la langue des «sauvages» ainsi que leurs danses, le tatouage, le tambour, la nudité… Les Marquises sont devenues chrétiennes mais aussi ces 20 dernières années elles se sont réappropriées leur culture au travers des festivals par les chants, les danses et surtout le tatouage sont revenus au goût du jour. Cette renaissance culturelle, ce retour aux sources, est particulièrement fort à l’aube de ce second millénaire et marque la volonté des Marquisiens d’aujourd’hui de retrouver leur identité culturelle.